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Le Correge

Découvrez la vie et l'oeuvre du Corrège, peintre italien de la Renaissance, ainsi que l'évolution de sa cote et l'expertise de ses oeuvres.

Cote, estimation et prix des oeuvres de l'artiste Le Correge

Le Corrège, de son vrai nom Antonio Allegri, est un peintre italien de la Renaissance, né en 1489 à Correggio et mort en 1534 dans la même ville. Considéré comme l'un des plus grands artistes de son époque, il a révolutionné l'art de la peinture par sa maîtrise de la perspective, son utilisation novatrice de la lumière et sa représentation sensuelle des formes. Dans cet article, nous explorerons la vie et l'oeuvre de cet artiste exceptionnel, ainsi que l'évolution de sa cote sur le marché de l'art et les méthodes d'expertise de ses oeuvres.

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Biographie

Enfance et formation

Antonio Allegri, dit Le Corrège, naît en 1489 à Correggio, une petite ville située entre Parme et Modène. Fils d'un marchand aisé, il reçoit une éducation soignée et montre très tôt des dispositions pour le dessin et la peinture. Il se forme probablement auprès de peintres locaux avant de partir pour Mantoue, où il étudie les oeuvres de Mantegna et de Costa.

Carrière artistique

De retour à Correggio vers 1514, Le Corrège reçoit ses premières commandes importantes, notamment la décoration du couvent de San Paolo à Parme. Il y réalise un ensemble de fresques mythologiques qui révèlent déjà sa maîtrise de la perspective illusionniste et son goût pour les figures sensuelles. Dans les années 1520, il peint plusieurs retables pour les églises de Parme, dont la célèbre Nativité (1522-1530) et le Mariage mystique de sainte Catherine (1526-1527). Vers 1530, il entreprend la décoration de la coupole de la cathédrale de Parme, où il représente l'Assomption de la Vierge dans une composition vertigineuse qui annonce le baroque.

Fin de vie

Malgré son succès, Le Corrège mène une vie simple et discrète, loin des fastes des cours princières. Il meurt prématurément en 1534, à l'âge de 45 ans, laissant inachevée la décoration de l'église San Giovanni Evangelista de Parme. Sa disparition suscite une vive émotion dans le monde artistique italien, où il était admiré pour son génie novateur et sa sensibilité poétique.

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Techniques utilisées

Peinture à l'huile

Le Corrège est l'un des premiers artistes italiens à exploiter pleinement les possibilités de la peinture à l'huile, qui permet des effets de transparence et de sfumato impossibles à obtenir avec la tempera. Il utilise cette technique pour créer des carnations douces et vaporeuses, des drapés fluides et des atmosphères lumineuses qui donnent à ses figures une grâce et une sensualité inédites.

Fresque

Parallèlement à son travail de chevalet, Le Corrège réalise plusieurs cycles de fresques monumentales, notamment à Parme. Il y déploie une virtuosité perspectiviste qui fait éclater les limites architecturales et crée une illusion d'espace infini. Ses fresques se caractérisent par une fusion harmonieuse entre les figures et le décor, une palette claire et lumineuse, et une touche légère et vibrante qui anime les surfaces.

Dessin

Le Corrège est aussi un dessinateur accompli, comme en témoignent les nombreuses études préparatoires qui nous sont parvenues. Il utilise diverses techniques, comme la pierre noire, la sanguine ou le lavis, pour explorer les poses, les expressions et les effets de lumière. Ses dessins révèlent une grande sûreté de trait, une attention portée aux détails anatomiques et une recherche constante de grâce et de naturel.

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Oeuvres emblématiques

La Nativité (1522-1530)

Peinte pour l'église San Prospero de Reggio d'Émilie, cette Nativité nocturne est considérée comme l'un des chefs-d'oeuvre du Corrège. Au centre de la composition, l'Enfant Jésus irradie d'une lumière surnaturelle qui éclaire les visages de la Vierge et des bergers, créant une atmosphère intime et mystérieuse. Le peintre y déploie toute sa science du clair-obscur et sa maîtrise des raccourcis audacieux.

Mariage mystique de sainte Catherine (1526-1527)

Réalisé pour le retable de l'église San Quirino de Correggio, ce tableau illustre les noces mystiques de sainte Catherine d'Alexandrie avec l'Enfant Jésus, en présence de saint Sébastien et de saint Jean-Baptiste. Le Corrège y crée une composition dynamique en diagonale, animée par les gestes gracieux des personnages et les drapés fluides des étoffes. La scène baigne dans une lumière dorée qui accentue la douceur des carnations et l'harmonie des couleurs.

L'Assomption de la Vierge (1526-1530)

Cette fresque grandiose orne la coupole de la cathédrale de Parme. Le Corrège y représente l'Assomption de la Vierge dans une composition vertigineuse, où les figures semblent projetées vers le ciel dans un mouvement ascensionnel irrésistible. L'artiste y pousse à l'extrême sa maîtrise de la perspective illusionniste, créant un espace infini qui se confond avec le ciel réel. La fresque devient ainsi une vision céleste qui transporte le spectateur dans un au-delà radieux.

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Signature

Le Corrège signe rarement ses oeuvres, ce qui rend parfois difficile leur attribution. Quand il le fait, il utilise généralement la formule "Antonius Laetus", qui signifie "Antoine le Joyeux" en latin. Cette signature apparaît notamment sur deux de ses tableaux : La Madone de saint Jérôme (1525-1528) et La Madone d'Albinea (1517-1519). Dans d'autres cas, il signe simplement de ses initiales "AL" ou "AC", comme sur le Mariage mystique de sainte Catherine. L'absence fréquente de signature s'explique sans doute par l'humilité de l'artiste, qui préférait laisser parler son oeuvre plutôt que de revendiquer son statut.

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Évolution de la cote

Peintures

Les peintures du Corrège ont toujours été très recherchées par les collectionneurs et les musées, en raison de leur rareté et de leur qualité exceptionnelle. Au fil des siècles, leur cote n'a cessé de grimper, atteignant des sommets lors des ventes aux enchères. En 2021, le tableau Léda et le cygne, dont l'attribution au Corrège est discutée, a été vendu pour plus de 2 millions d'euros chez Christie's. Les oeuvres certaines de l'artiste, comme La Madone de saint Jérôme ou Le Mariage mystique de sainte Catherine, atteindraient sans doute des prix encore plus élevés si elles étaient mises en vente.

Dessins

Les dessins du Corrège sont également très appréciés des amateurs et des spécialistes, qui y voient un témoignage précieux de son processus créatif et de sa virtuosité technique. Bien que moins onéreux que ses peintures, ils atteignent régulièrement des prix élevés en salles des ventes. En 2019, un dessin préparatoire pour la fresque de L'Assomption de la Vierge a été adjugé pour près de 500 000 euros chez Sotheby's.

Gravures d'interprétation

Les gravures d'interprétation réalisées d'après les oeuvres du Corrège constituent un marché à part, plus abordable pour les collectionneurs. Exécutées par des graveurs de renom comme Agostino Carracci ou Carlo Cignani, elles ont contribué à diffuser les compositions du maître dans toute l'Europe. Leur valeur dépend de la qualité d'impression, de l'état de conservation et de la rareté des épreuves. Les plus belles feuilles peuvent se négocier autour de 5000 à 10 000 euros.

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Expertiser et vendre ses oeuvres

Authentification

L'authentification des oeuvres du Corrège est un processus complexe qui requiert l'oeil acéré de spécialistes. En l'absence de signature, les experts s'appuient sur des critères stylistiques et techniques pour attribuer une oeuvre à l'artiste. Ils examinent notamment la qualité du dessin, le traitement des volumes et de la lumière, la touche picturale et la cohérence avec les oeuvres certaines du maître. Les analyses scientifiques, comme la réflectographie infrarouge ou la dendrochronologie, peuvent aussi apporter des indices précieux. Mais l'attributionnisme reste un exercice délicat, qui suscite parfois des débats passionnés entre les connaisseurs.

Estimation

L'estimation de la valeur d'une oeuvre du Corrège dépend de nombreux facteurs, comme son importance dans la carrière de l'artiste, son état de conservation, sa provenance et son historique d'exposition. Les tableaux religieux et mythologiques, qui constituent le coeur de sa production, sont généralement les plus cotés. Les esquisses et les études préparatoires, bien que moins onéreuses, peuvent aussi atteindre des prix élevés si elles sont en rapport avec une oeuvre majeure. Pour obtenir une fourchette de prix fiable, il est recommandé de faire appel à un expert agréé ou à une maison de ventes réputée.

Mise en vente

La mise en vente d'une oeuvre du Corrège est un événement rare et excitant sur le marché de l'art. Elle peut se faire de gré à gré, par l'intermédiaire d'un marchand spécialisé, ou aux enchères publiques, dans des maisons comme Christie's, Sotheby's ou Artcurial. Dans les deux cas, il est important de bien choisir le moment et le lieu de la vente, en fonction des tendances du marché et du profil des acheteurs potentiels. Une campagne de communication bien orchestrée, mettant en valeur les qualités de l'oeuvre et son pedigree, peut aussi contribuer à maximiser son prix de vente. Mais il faut garder à l'esprit que les oeuvres du Corrège, en raison de leur valeur exceptionnelle, ne trouvent pas toujours preneur immédiatement et peuvent nécessiter un peu de patience.

La Nativité
entre 80 et 120 millions d'euros
Mariage mystique de sainte Catherine
entre 60 et 90 millions d'euros
L'Assomption de la Vierge
valeur inestimable car oeuvre in situ
La Madone de saint Jérôme
entre 50 et 80 millions d'euros